Wace
Le Roman de Brut Genre de texte Contexte Notes Texte original Texte témoin Bibliographie
poème épique
Le roi Arthur et ses gens naviguent vers la Normandie. Alors qu’il s’est endormi sur le navire, Arthur rêve qu’il voit un dragon et un ours se battre. Il s’éveille et raconte son rêve à ses hommes. On lui prédit fort justement qu’il aura à combattre un géant venu d’une terre lointaine. En effet, à peine sont-ils débarqués du navire qu’ils aperçoivent un géant d’Espagne qui met toute la région à sac.
Le [Roman de ] Brut, achevé en 1155 et dédié à la reine Aliénor [par Wace], est une traduction et une paraphrase de l’Historia regum Britanniae de Geoffroi de Monmouth et la base du Brut de Layamon. Le récit, qui compte quelque 15 000 vers octosyllabiques, raconte l’histoire des rois bretons depuis l’arrivée dans le pays d’un descendant d’Énée, Brut, le conquérant de la Grande-Bretagne, jusqu’à la disparition du roi Arthur, à la fin du VIIe siècle. C’est le premier texte en langue française consacré, en partie, à la légende arthurienne que véhiculait l’Historia de Geoffroi de Monmouth
Le Roman de Brut de Wace. Édition de Ivor Arnold, Paris : Société des Anciens Textes Français, 1938, vol. 2, vers 11239-11278. Traduction : J. Dionne et Y. Lepage.
Article de Gilette Tyl-Labory, in Georges Grente (dir.), ‹i›Dictionnaire des Lettres françaises. Le Moyen âge. ‹/i› Édition entièrement revue et mise à jour sous la direction de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris : Fayard, 1992, p. 1498.
Rêve du roi Arthur
Un ours contre un dragon
Les gens d’Arthur étaient joyeux : ils avaient bon vent et bonne voile. À minuit, ils couraient sur la mer et tenaient leur cours vers Barbeflued. C’est alors qu’Arthur se mit à sommeiller, puis s’endormit, ne pouvant plus veiller. Il eut une vision, là où il dormait, dans laquelle il voyait un ours dans l’air qui arrivait en volant de l’orient. Il était très laid, très fort, très gros et très grand : il avait l’air horrible. Il voyait arriver d’autre part un dragon qui volait en provenance de l’occident et qui jetait des flammes de ses yeux. Sa splendeur faisait reluire la terre et la mer alentour. Le dragon attaquait l’ours et celui-ci se défendait avec force. Ils s’attaquaient à merveille et à merveille ils se frappaient. Mais le dragon attaqua l’ours de front et l’abattit à terre. Quand Arthur eut un peu dormi, il s’enhardit du songe qu’il avait vu. Il s’éveilla et se redressa puis raconta la vision de l’ours et du dragon aux clercs et aux barons. Quelques-uns uns d’entre eux lui répondirent que le dragon qu’il avait vu le représentait tandis que le gros ours représentait un géant qu’il tuerait et qui était venu d’une terre étrangère.
